CHRONIQUE BOTANIQUE N° 57 MON BEAU SAPIN, ROI DES FORÊTS …
Derrière la fenêtre je vois briller un sapin de Noël. J’entre dans la maison et le voilà dans toute sa beauté, décoré entièrement de boules blanches et de guirlandes lumineuses. Il exprime la paix, nous appelle à arrêter notre course et à savourer ce moment de trêve qui est Noël. L’arbre est magnifique, un sapin nordmann d’une hauteur de 2m50, touchant le plafond de la pièce. Ses fortes branches sont déployées d’une manière régulière autour du tronc, ses vertes aiguilles longues et couvrantes brillent autant que les décorations.
Des documents historiques nous prouvent que l’arbre de Noël est né au milieu du 16°siècle en Alsace et dans les régions du Sud Ouest de l’Allemagne. Il a d’abord décoré les églises avant d’entrer dans les maisons particulières, et là encore il a été choisi d’abord par les protestants tandis quela crèche est restée longtemps le symbole de Noël des catholiques. Au fil des siècles, on a commencé à mettre des bougies dans l’arbre, puis des sucreries et des jouets comme cadeaux pour les enfants. Il y a une belle description d’un tel sapin dans « Le Werther » de Goethe, donc du 18° siècle. L’arbre de Noël se répand partout en Allemagne au 19° siècle. Il est même un symbole paisiblement contestataire pendant les guerres napoléoniennes. Pendant les décennies suivantes, les nobles envoient le sapin dans toutes les cours européennes, les émigrants et les marins l’introduisent aux Amériques. En France, c’est l’impératrice Eugénie qui s’emploie à le faire connaître. Mais ce n’est qu’après la 2°guerre mondiale qu’on le trouve vraiment partout dans le monde. Malheureusement avec la progression de la consommation, le commerce se saisit du symbole jusqu’à le rendre creux et insupportable.
Un sapin nordmann de 10 m au parc de Gazonfier
Un arbre de Noël en lattes de bois dans une église
Un grand chandelier prend la place du sapin de Noël
Groupe de conifères avenue Leclerc
Revenons aux vrais arbres : la Nature en Ville du Mans a planté ces dernières années divers conifères. Ils font partie de la coulée verte du tram, embellissent le nouveau rond-point à l’entrée de la rue Voltaire et les plates-bandes sur les trottoirs dans l’avenue Rhin et Danube, boulevard du Colonel Quéru et l’avenue Louis Cordelet (décrits dans la Chronique Botanique N°53). Nous sommes exactement au moment de l’année où les conifères sont très visibles en ville car tous les feuillus ont perdu leur feuillage ! Et même si d’avril à novembre, les arbres à feuilles caduques font une photosynthèse plus intense et captent davantage de CO2 que les conifères avec leurs minces aiguilles, pendant les mois d’hiver ce sont ces derniers qui continuent leur activité bénéfique à l’environnement. Et leurs robes vertes font de jolies taches dans la grisaille hivernale et nous réjouissent, tout comme les hommes des temps anciens. En haut de l’avenue de Général Leclerc, près du monument de Léon Bollée, les trams passent devant un beau groupe de conifères, un cèdre et trois pins sylvestres qui égayent et colorent d’une manière joyeuse cette avenue qui a perdu tant de son charme d’antan. Le soir venu, ces arbres se mettent à clignoter et vous souhaitent de bonnes fêtes de fin d’année.
QUELQUES IDEES DE PROMENADE POUR LES FÊTES
1 Le parc de Martin-Luther King à l’Epine où se trouve un vieux cèdre bicentenaire.
2 Le parc de Verdigné au Maillet qui héberge un séquoia géant de plus de cent ans.
3 Le chemin des arbres remarquables au bois de Changé dont fait aussi partie un conifère d’une forme extravagante.